La mer | |||
Sur les carreaux salis de cet hôtel sans âme les gouttes de l’averse dessinent leurs méfaits ajoutant à l’angoisse du lit si peu défait de torrides arabesques que mon instinct condamne. Tu ne reviendras pas.
Le Golfe du Morbihan et sa mer enclavée ont trop souvent caché nos brèves déraisons ; les voiles dégoulinantes du Yacht-club d’Aradon en chœur funeste sonnent la fin de l’hyménée. Mais tu me manqueras.
Ce que le ciel me dit la mer avide l’avale. Les éléments vengeurs l’un l’autre hardis se fondent alors que nos deux vies faute d’une ria profonde s’écoulent en de multiples et stériles cavales. Elles pèsent trop lourd sur moi. Je vais tenter ma chance sur les sentiers de côte. Si le soleil revient sur la mer apaisée J’accepterai une vie à la mienne mêlée sinon je me laisserai glisser dans la mer haute. C’est elle qui décidera et ce sera sans toi.
Chantal Gaultier | |||
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