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jeudi 08 octobre 2009

Sœur Margarita, une tornade au service des pauvres




Soeur Margarita, accompagnée de soeur Anne, se rend chaque vendredi au marché central de Buenos Aires pour collecter les vivres de la semaine. : Olivier Ubertalli

 À l'occasion de la canonisation de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Soeurs des pauvres,notre correspondant en Argentine a passé une journée aux côtés de l'une d'entre elles,à Buenos Aires
.Tenace et dynamique, joyeuse et d'un caractère bien trempé, soeur Margarita court partout afin de collecter des vivres pour les personnes âgées démunies dont elle s'occupe.
 Elle n'hésite pas à harceler les commerçants, qui finissent toujours par céder...

BUENOS AIRES (de notre correspondant). ¯ « Mais regardez-moi ce gâchis ! » Sandales aux pieds, une petite silhouette vêtue d'un long jupon noir se précipite pour sauver de la poubelle quelques bottes d'épinards encore fraîches.

Soeur Margarita, 75 ans, est ainsi, inépuisable dans sa quête de nourriture pour son foyer des Petites Soeurs des pauvres de San Isidro, en banlieue de Buenos Aires. Chaque vendredi, la « hermanita » (petite soeur en espagnol) se faufile dans les allées très machistes du marché central de fruits et légumes de la capitale argentine.

Il faut la voir collecter les vivres de la semaine, bras dessus, bras dessous, avec sa coéquipière française, soeur Anne. « Vous avez sûrement encore un cageot pour nous ? », s'enquiert-elle, en négociatrice habile sous les lunettes noires qui lui donnent des airs de « patronne ». Lorsque le grossiste en légumes finit par abdiquer devant son sourire tenace, elle le remercie d'un « Que Dieu vous paie ! »

Née en Colombie, soeur Margarita André de Marie possède un caractère bien latino, tant pour ses qualités que ses défauts. « Elle n'est pas toujours facile. On se dispute souvent pour des broutilles », souffle Nicanor, fidèle chauffeur. « Je m'énerve trop, reconnaît l'intéressée. Il faut que j'apprenne à être plus aimable. »

Mais la religieuse colombienne conserve aussi le meilleur de sa ville natale de Cali : l'allégresse. D'après soeur Anne, Margarita a « un coeur en or » dont elle se sert à merveille les week-ends, pour divertir les anciens du foyer.
 
3 € la camionnette de légumes

Près de Buenos Aires, le « Hogar Marin » héberge douze Petites Soeurs des pauvres âgées pour la plupart de 60 à 90 ans, à l'exception d'une jeune Bolivienne fraîchement arrivée, la première dans l'histoire de la Congrégation. Sous la supervision de la Chilienne Blanca del Rosario, elles prennent soin de 80 Argentins sans ressources. Margarita et Anne forment le bataillon chargé de la collecte des donations, le seul à sortir régulièrement du foyer.

Fin de tournée du marché de fruits et légumes. Grosse montre presque bling-bling au poignet et téléphone portable qui quitte rarement le pli de son jupon : Margarita reste dans l'air du temps, en grande férue de technologie. Elle jette un oeil rapide à sa montre. « Rentrons ! Il est tard et les autres soeurs nous attendent pour déjeuner. » Puis elle envoie quelques textos et appelle la mère supérieure, Blanca del Rosario. Mission accomplie.

Après quatre heures de collecte, les deux soeurs n'ont dépensé que 15 pesos (3 €) pour une cagette de fenouil, indispensable aux vieux diabétiques. Et pourtant, la camionnette blanche déborde de tomates, salades, mandarines et courges. « Tu as vu tout ce que peut faire la Providence ? », s'émerveille la religieuse.

Si elle ne tarit pas d'éloges sur la générosité des Argentins, elle n'aime guère s'étendre sur la jeune Lida-Maria qu'elle fut avant d'entrer dans les ordres, à l'âge de 21 ans en Colombie et d'œuvrer en France, au Chili puis en Argentine.
Elle n'a pas été dans son pays depuis l'enterrement de sa mère en 2000. « Quand on devient religieuse, justifie-t-elle, on abandonne une partie de soi pour se consacrer pleinement à sa vocation. Ce n'est pas le lieu où l'on vit qui compte, mais l'amour du travail. »

Du bout des lèvres, elle nous apprend que les jeux font partie de ses petits plaisirs dès qu'elle a un moment de libre. Pas les jeux de casino de Las Vegas, où vivent aujourd'hui ses quatre frères et soeurs encore vivants.
Plutôt les jeux de société ¯ petits chevaux, dames chinoises et cartes ¯ auxquels elle s'adonne avec ses onze autres complices de la Congrégration. « Elle gagne presque toujours ! », rigole soeur Anne. Au marché comme au foyer, Margarita reste une gagnante.


Olivier UBERTALLI.


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