Il était une fois un enfant qui avait une bille de clown.
Tout naturellement, ses parents l’appelèrent « Bille de Clown ».
Ils vivaient tous les trois dans un village d’une contrée lointaine,
Village perdu où aucun chemin ne mène.
L’enfance de Bille, c’est comme cela qu’on l’appelait,
Fut particulière, comme qui dirait.
A chaque fois que quelqu’un le rencontrait
Avec un grand éclat de rire, le saluait.
Et Bille de Clown grandit très entouré
D’adultes plus que d’enfants déconcertés
Par leurs parents riant à l’unisson
A la vue d’un simple petit garçon.
Car les enfants, bien sûr, nous le savons
N’ont pas besoin de rire sans raison.
L’adolescence de Bille fut plus noire
Car son visage lui apporta des déboires.
Ses camarades pensaient qu’il se moquait
A chaque fois qu’il les regardait.
Et régulièrement des coups furent donnés
A cet ado qui voulait être aimé.
Mais oublions cette période triste
Car il a fallu aussi que Bille résiste
A la tentation de mal tourner.
Il a donc préféré s’éloigner…
Raconter les lointaines aventures
De cet homme à drôle de figure
Nous prendrait beaucoup de temps
Mais sachez que ce fut passionnant.
Et si maintenant je vous contais
Son retour un beau jour de mai…
Plus personne n’eut envie de rire
Quand avec une belle dame ils le virent
Tous se demandèrent : « Enfin,
Comment est il arrivé à ses fins ?
Après ses voyages dans d’autres contrées
Que d’argent a-t-il dû amasser ! »
De cette aventurière, tous pensaient
Qu’à sa bourse seule elle s’intéressait…
Sa mère n’y tenant plus
Demanda à l’heureuse élue :
« Comment un visage façonné ainsi
A vous séduire, avait réussi ?
- Oh ! Je n’ose tout vous dire, Madame…
Mais quand un homme déclare sa flamme
A un visage particulier, il ne faut pas s’arrêter.
De la tête jusques aux pieds, des yeux plutôt le dévorer !
Car tout homme à deux faces :
L’une au sommet, l’autre plus basse !
De la première vous vous gaussez ;
De l’autre, du plaisir, j’en ai tiré. »
Eveline