| S ÉRIFONTAINE Le choix de l'intercommunalité divise les habitants du bourg
Mardi 06 Novembre 2012
Un panneau signalant un point de vue aux portes du Pays de Bray a fait son apparition près de la bibliothèque. L'intégration est en marche...
L'irréductible gaulois du canton du Coudray-Saint-Germer est sommé, par la préfecture, de rejoindre une intercommunalité. Le choix du Pays de Bray ne fait pas l'unanimité en ville.
Un beau matin, les Sérifontainois se sont réveillés avec un nouveau panneau en ville, à proximité de la bibliothèque. Un point de vue «aux portes du Pays de Bray Crillon-Sérifontaine ». Après des années de résistance, la commune de Sérifontaine s'apprête en effet à rejoindre, à marche forcée, une intercommunalité. La loi du 16 décembre 2010 exige en effet que les neuf derniers électrons libres de l'Oise rentrent dans le rang, en se rattachant à des intercommunalités, «pour une organisation moins coûteuse ».
La commission départementale de coopération intercommunale (CDCI), convoquée l'été dernier en préfecture, a émis un avis favorable au rattachement de Sérifontaine à la Communauté de communes du Pays de Bray (CCPB). Pourtant, au sein du landernau sérifontainois, ce choix continue d'être discuté.
La dernière commune du canton à ne pas être intégrée à la CCPB
Dans les rangs de la gauche, on milite pour un rattachement avec l'intercommunalité de Gisors, fief communiste - comme Sérifontaine- situé à seulement 10 kilomètres de là, dans l'Eure. «La vie des Sérifontainois est naturellement tournée vers le bassin de vie de Gisors. On y fait ses courses, les enfants vont au collège là-bas grâce à une dérogation. A contrario, on va très peu à Lachapelle-Aux-Pots », argumente Anthony Auger, habitant de Sérifontaine et ex-tête de liste du Front de Gauche aux dernières législatives.
«La loi des collectivités impose qu'il n'y ait plus d'enclave. Comme nous sommes la dernière commune du canton du Coudray-Saint-Germer à ne pas être intégrée à la Communauté de communes du Pays de Bray, cela me paraît naturel de les rejoindre », argue René Grousset, le maire de Sérifontaine. « Au final, c'est le préfet qui décide », lâche-t-il visiblement résigné.
Celui-ci ne comprend pas les voix qui s'élèvent aujourd'hui pour faire marche arrière. « Des liens existent déjà avec la CCPB, poursuit le premier édile. Avec Talmontiers, on se rend fréquemment service pour tout ce qui est scolaire ou prêt de matériel. » En se rangeant du côté de l'Oise, la municipalité espère obtenir des subventions auxquelles elle ne pouvait prétendre avant.
«On a déjà payé le prix fort de notre mise à l'écart depuis tant d'années, souligne Patrick Thibaut, élu d'opposition de droite. Je ne prendrais qu'un seul exemple : la route qui nous relie à Beauvais. Elle remonte aux années 60, son état est déplorable ! »
Hier, un comité d'élus sérifontainois avait rendez-vous avec les membres de la CCPB pour évoquer les questions financières. «Ils étaient surpris de découvrir qu'on n'avait aucune dette », affirme le maire.
Afin que cette intégration se passe en douceur, Nadège Lefebvre, présidente UMP de la Communauté de communes du Pays de Bray, préfère temporiser, évitant toute précipitation. «Une étude financière, menée par un cabinet fiscaliste, est actuellement en cours. Elle ne sera pas prête au 1er janvier 2013. On s'est fixé la date du 1er janvier 2014 pour officialiser cette intégration. »
Si tout semble déjà acté, le débat se prolonge sur Internet, via le blog de l'amateur d'histoire Jacques Favier, qui regrette le manque de démocratie : «C'est dommage que les Sérifontainois ne soient pas consultés sur ce sujet. Ils ont leur mot à dire, et il n'est jamais trop tard pour faire marche arrière. La preuve dans l'Eure, avec la commune Gaillardbois Cressenville qui s'est retirée de la communauté de Lyons-la-Forêt. »
Le blogueur a déjà prévu un nouveau billet où il envisage un rapprochement avec... la Communauté du Vexin-Thelle !
FANNY DOLLÉ
Joies et vicissitudes de l’intercommunalité .
Cela ne doit pas être tout rose au paradis des communes......
L'intercommunalité...
La preuve: Il y en a qui font de la résistance....
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