10 juillet 2011 Un paysage pastoral créé de toutes pièces Le parc de Piré-sur-Seiche a été dessiné au XIXe siècle pour offrir des vues et une promenade agréables aux châtelains. Au XXIe siècle, le peuple apprécie son charme bucolique. Des allées forestières, des prairies, des vergers, un étang, de beaux arbres... Le paysage bucolique à souhait, au cœur de l'opulente campagne d'Ille-et-Vilaine, fait illusion : rien n'est vraiment « naturel » ici. Tout est l’œuvre de l'homme. Un jardinier du duc de Berry, en 1818, a dessiné le paysage afin de le rendre agréable à l’œil quand on le contemple du château et quand on s'y promène. L'ensemble faisait, à l'origine, une cinquantaine d'hectares (et même 250 avec les métairies). Le château, ses dépendances et ses abords sont privés ; un entrepreneur de BTP vient de racheter cette partie du domaine aux Pères spiritains qui ont formé ici, au XXe siècle, des générations de missionnaires. Les 21,5 hectares situés en contrebas, vers le bourg de Piré, ont été acquis en 1991 par le conseil général d'Ille-et-Vilaine et sont ouverts au public. Charmes, hêtres et barbastelles Aujourd'hui, la balade commence à 500 mètres du château sous les ramures denses d'un beau chemin forestier. Ces arbres sont-ils des charmes ou des hêtres ? Il suffit d'observer les feuilles et de savoir, comme notre guide Laurène, que « le charme d'Adam, c'est d'être à poil ». Traduisez : les feuilles de charme sont dentelées, celles du hêtre ont une surface duveteuse... Un nichoir tout plat est accroché en hauteur. « Pour les chauves-souris, précise Laurène. On en a recensé douze espèces ici. Dont le petit rhinolophe, le grand murin et la barbastelle, très intéressants. » Elles cohabitent dans les bois environnants avec le hibou moyen duc, la chouette hulotte, l'épeiche et le pic noir. L'allée borde un étang où le héron cendré est chez lui. Vaches cornues et chevaux gourmands L'allée débouche sur de vastes prairies où les papillons s'enivrent de fleurs de centaurées. À gauche, en hauteur, apparaît le château à la façade sobre, dominant le parc. Les bâtiments (XVe et XVIIIe siècle) sont encadrés par des bosquets qui s'élèvent en silhouettes vert sombre. Le sentier fait le tour des prairies où pâturent quelques vaches trapues aux cornes immenses et au long poil roux ou crème : des Highland-Cattle. Celles-là n'ont pas été choisies pour faire joli mais pour leur rusticité, qui leur permet d'entretenir les lieux à moindres frais. Dans l'enclos voisin, trois chevaux mulassiers du Poitou broutent sans lever la tête une seconde. « Impossible de les arrêter. Après, il faut les mettre au régime dans des landes ! » Des « points d'appel » pour le regard Le regard est attiré par un grand chêne solitaire, tout en rondeur, magnifique. C'est un des « points d'appel » du parc, dont la découverte progressive renouvelle l'intérêt de la promenade. Le château, l'étang, et quelques arbres remarquables forment d'autres « points d'appel » conçus dès l'origine du parc. De même, les bosquets ne sont pas là pour « remplir » l'espace. Ils servent tantôt à cadrer des vues intéressantes, tantôt à masquer des « points d'appel » qui doivent se découvrir plus loin. Ils peuvent aussi faire office de « fonds de tableau » ou marquer des plans successifs pour donner au paysage de la profondeur. Deux cents ans après, le jardinier du duc de Berry continue de charmer le promeneur. Textes et photos :Didier AUBIN. Ce charmant village, dont les remarquables maisons anciennes du centre-ville méritent à elles seules que l'on rende visite à Piré, signifie "lieu couvert de poires". Une belle invitation au voyage, non ? Le Centre-ville l'importance de la Seigneurerie de Piré se remarque par la présence de nombreuses maisons des XVIe et XVIIe siècles dans le bourg. De la grande place de l'église (ah, quelle étrange église que celle-là, avec ses deux clochers !), on peut observer cet ensemble d'anciennes maisons, dont l'une, la Maison du Plessis, appartenait à la famille du Plessis-Guériff (voir le château des Pères) L'église aux deux clochers abrite 3 retables de Corbineau de Laval datés du début du XVIIe siècle. Dans le cimetière, une chapelle abrite une Piéta du XVIe siècle ainsi que des toiles.Rien que ça ! Châteaux de la Beauvais et de l’Epinay (ne se visitent pas). Vestiges archéologiques Voie romaine Rennes-Angers Parc Départemental. Le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine a fait l'acquisition de ce parc. En savoir plus (site du Conseil Général) Le Château des Pères Spiritains Si le château ne se visite pas, un sentier de 3 kilomètres vous fera visiter le beau parc qui abrite des arbres plus que centenaires. Le château abrite un musée des arts africains qui recèle des objets de grand intérêt. |